Liste de cas de PEN International 2023/2024 : Révéler la persécution et la censure des écrivains en temps de guerre

Fecha: 26 marzo, 2024

War, Censorship, and Persecution documente 122 cas d’écrivains confrontés au harcèlement, à l’arrestation, à la violence et même à la mort dans le monde entier. Il s’agit notamment de 26 personnes emprisonnées, 23 détenues, 22 harcelées, 14 en procès, 8 tuées et 6 faisant l’objet d’un harcèlement judiciaire et de menaces de mort . La répartition par région montre que l’Afrique compte 14 cas, les Amériques 36, l’Asie/Pacifique 24, l’Europe et l’Asie centrale 32, et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord 16.

En 2023, la censure mondiale persiste dans un contexte d’escalade des conflits. En Europe et en Asie centrale, le rapport aborde la poursuite de la guerre d’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, en soulignant l’impact des conflits armés sur les communautés d’écrivains et d’artistes. Le regain de tension a mis en péril la paix et la stabilité dans les Balkans occidentaux, où les écrivains ont dû faire face à une série de défis visant à faire taire leurs opinions et leurs reportages critiques.

Au Moyen-Orient, le conflit armé s’est intensifié avec des événements tels que l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, qui a eu des conséquences catastrophiques. Israël a lancé une campagne de bombardements brutale qui, à ce jour, a tué plus de 30 000 Palestiniens à Gaza, entraînant un risque de génocide et un débordement dans d’autres parties de la région. La guerre à Gaza s’est avérée être le conflit le plus meurtrier pour les écrivains dans l’histoire récente, avec 68 % de tous les journalistes tués dans le monde en 2023. Au Yémen et en Syrie, les conflits en cours continuent de porter atteinte à la liberté d’expression : Les autorités houthies ont intensifié la répression, tandis que la Syrie a maintenu des lois répressives et que des milliers de personnes ont disparu de force.

En Afrique subsaharienne, le Soudan a connu une escalade majeure en raison d’une lutte de pouvoir entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide, faisant craindre un nouveau génocide dans la région du Darfour. Pendant ce temps, en République démocratique du Congo, le conflit armé autour des ressources minérales s’est poursuivi, avec l’implication de plusieurs milices non étatiques et de groupes rebelles. Un nouveau conflit a vu le jour en Éthiopie entre les forces du gouvernement fédéral et les milices alliées Amhara, suite aux tensions résultant d’un accord de paix qui a mis fin à la précédente guerre du Tigré.

PEN International condamne les attaques contre les écrivains et les civils pris dans les conflits, et déplore la perte de personnalités culturelles de premier plan, dont Victoria Amelina, membre de PEN Ukraine.

En Asie, le rapport met l’accent sur la répression des écrivains et des journalistes dans des pays tels que le Myanmar, l’ Inde et la Chine, 11 membres du Centre PEN chinois indépendant sont emprisonnés à long terme, ainsi que sur la persécution des écrivains minoritaires des communautés ouïghoure et dalit, entre autres. Les femmes écrivains ont été confrontées à de graves difficultés, notamment en Afghanistan, où, sous le régime des talibans, les écrivains et les défenseurs de l’éducation des filles font l’objet de détentions arbitraires prolongées.

Dans les Amériques, les assassinats ciblés de journalistes par des bandes criminelles ont suscité des inquiétudes en Haïti, en Colombie, au Mexique, au Honduras et au Guatemala. À Cuba, de nombreux artistes ont été persécutés pour leur expression créative, faute d’une procédure régulière et d’une défense juridique indépendante. Au Nicaragua, le rapport fait état d’un nouveau type de persécution sous la forme d’une «mort civile» où les citoyens considérés comme des «traîtres» sont déchus de leur citoyenneté.

Dans le monde entier, les interdictions de livres se multiplient, menaçant l’éducation et encourageant la discrimination, justifiées par des préoccupations de sécurité nationale au Belarus, à Hong Kong, au Salvador, en Hongrie, en Russie et en Turquie. Au Brésil et aux États-Unis, les interdictions découlent souvent d’opinions discriminatoires et conduisent au retrait de titres classiques des bibliothèques publiques et des écoles.

Agissez en faveur de Maksim Znak, Gui Minhai, Galal El-Behairy, Freddy Antonio Quezada et de 12 écrivains érythréens détenus depuis 2001.

En 2023, PEN International, le Fonds d’urgence PEN et des ONG partenaires ont apporté une aide cruciale aux écrivains et à leurs familles, notamment en les relogeant d’urgence et en leur apportant un soutien financier. En particulier, 22 bourses ont permis d’aider des écrivains d’ Afghanistan, 14 du Nicaragua et d’autres du Myanmar, de Turquie, de Biélorussie, de Serbie, de Cuba, du Honduras et d’Égypte, pour n’en citer que quelques-uns, soulignant ainsi le besoin permanent d’une telle assistance et l’importance de la collecte de fonds pour l’aide future.

PEN International adresse les recommandations suivantes à la communauté internationale :

– Favoriser la paix

– Protéger les écrivains

– Renforcer le rôle culturel des communautés minoritaires

– Promouvoir et protéger les femmes écrivains

Le plaidoyer et les campagnes de PEN International se poursuivront jusqu’en 2024 et au-delà afin de mettre fin à ces violations des droits de l’homme, de fournir et de soutenir la protection et les systèmes de refuge qui peuvent aider les écrivains à poursuivre leur travail essentiel, et de demander réparation pour les préjudices subis.

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