Pour arrêter la contre-offensive de l’armée ukrainienne, la Russie a fait sauter le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. Il s’agit du plus grand écocide en Ukraine depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Que se passe-t-il?

• De vastes zones des régions de Kherson et de Mykolaïv sont inondées par l’eau du réservoir de Kakhovka. On estime qu’environ 80 colonies et 16 000 personnes se trouvent dans les zones critiques. Des milliers de personnes ont été évacuées des zones touchées qui sont sous le contrôle de l’Ukraine. Les autorités d’occupation russes n’aident pas les victimes des inondations sur la rive gauche de la région de Kherson, qui est sous leur occupation, et entravent même l’évacuation . En outre, les autorités d’occupation n’ont pas assuré l’accès aux soins médicaux, à la nourriture et à l’eau pour les habitants des zones touchées.
• Le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, sur le fleuve Dnipro, est occupé par la Russie depuis le 24 février 2022 et a été détruit aux petites heures du matin du 6 juin 2023. Cet acte de terrorisme fait écho à un autre de l’histoire ukrainienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la police secrète soviétique et l’Armée rouge ont détruit le barrage de la HPP de Dnipro , tuant des milliers de personnes.
• La destruction du barrage de Kakhovka représente non seulement des dommages directs à l’infrastructure de l’Ukraine, mais a de graves conséquences écologiques . Le réservoir de Kakhovka, couvrant une superficie de 2 155 kilomètres carrés, l’équivalent du Grand Lac Salé aux États-Unis, devrait disparaître dans les prochains jours à la suite de la brèche. Le réservoir était une source d’eau importante pour le sud de l’Ukraine, ainsi que pour la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, qui est sous occupation russe depuis mars 2022. Les dommages environnementaux sont encore aggravés par les 150 tonnes d’huile de machine rejetées. dans le fleuve Dnipro, et 300 autres tonnes risquaient de fuir.
• Les experts estiment que les producteurs de légumes de la région touchée pourraient perdre 20 000 hectares de terres productives et que le prix du blé a déjà augmenté à la suite de la catastrophe. La destruction du barrage entraînera également de gros problèmes d’eau potable, même dans les zones qui n’ont pas été inondées, notamment dans les régions de Dnipropetrovsk, Zaporizhzhia et Crimée. Il existe également un danger accru pour la vie en raison des mines qui peuvent avoir été (délogées) déplacées de leur implantation initiale par l´importance des inondations.

Pertes

• L’explosion du barrage de Kakhovka laisse de nombreux sites culturels ukrainiens en danger d’inondation . Le centre historique de Nova Kakhovka, les maisons des arts des colonies de Nova Kakhovka, Korsunka et Dnipriany ont déjà été touchées par les inondations. Le musée d’art de Kherson nommé d’après Oleksiy Shovkunenko, qui a été pillé par les Russes pendant l’occupation de la ville, se trouve également dans la zone inondable.
• On sait déjà que le musée et la maison de la célèbre peintre ukrainienne Polina Raiko à Oleshky occupé ont été complètement inondés . Polina Raiko était une peintre autodidacte et une figure importante de l’art naïf ukrainien. Sa maison est devenue un musée et un monument culturel national de l’Ukraine.
• Le domaine-musée de l’écrivain ukrainien Ostap Vyshnia, situé dans le village de Krynky, a également été inondé . Les expositions du musée comprennent des effets personnels et des photographies d’Ostap Vyshnia.

Mode de soutien financier

• Soutenir les initiatives humanitaires dans la région de Kherson ;
• Soutenir l’armée ukrainienne (fondement principal du soutien à l’armée). 

Crimes russes contre les médias

• Depuis le début de l’invasion à grande échelle, la Russie a commis 514 crimes contre des journalistes et des médias en Ukraine. Au moins 61 journalistes ont été tués, dont 10 dans l’exercice de leurs fonctions (éditoriales) journalistiques.
• Le 29 mai, le journaliste, militant et soldat basé à Lviv, Victor Petrov , a été tué au combat dans l’est de l’Ukraine. Victor Petrov a été le premier rédacteur en chef de Sykhiv Media et a dirigé la publication de 2016 à 2019.
• Apprenez-en davantage sur les journalistes et les travailleurs des médias qui sont morts en Ukraine à la suite de la guerre à grande échelle menée par la Russie.

Partager des matériaux

• Explosion de la HPP à Kakhovka : les militants des droits de l’homme appellent le monde à arrêter la Russie, les crimes de guerre doivent enfin cesser (ZMINA) ;
• Timothy Snyder «Le barrage Nova Kakhovka en Ukraine» (Réflexion);
• Christopher Atwood «L’attaque du barrage de Kakhovka en Ukraine correspond au modèle ancien des siècles de la Russie» (Newsweek);
• Alim Aliev « Pourquoi tout accord de paix en Ukraine doit inclure la Crimée » (The Hill) ;
• Serhii Plokhy « La Russie pensait qu’elle envahissait l’Ukraine de 2014 » (Chatham House) ;
• Volodymyr Yermolenko, Mariana Budjeryn «Comment l’Ukraine a renoncé à ses armes nucléaires et pourquoi cela l’a rendue vulnérable» (UkraineWorld Podcast);
• Une conversation entre Illia Ponomarenko, journaliste de défense de Kyiv Independent et Maya Gebeily, chef du bureau de Reuters pour le Liban, la Syrie et la Jordanie (YouTube) ;
• Charlotte Higgins « La guerre a montré aux Ukrainiens – et à nous tous – pourquoi les musées sont si importants pour raconter nos histoires » (Guardian) ;
• Dahlia Scheindlin «Où va la guerre quand vous éteignez les nouvelles?» (Haaretz);
• Inna Bilonozhko « Liberté linguistique : décoloniser l’édition ukrainienne » (Heinrich-Böll-Stiftung) ;
• Serhii Plokhy, el historiador que devela los entresijos en torno a la guerra (El País en espagnol);
• Abp Borys Gudziak « Ukraińcy pokonali strach i dają świadectwo przed całym światem » (Misyjne.pl en polonais).

Page Web du PEN Ukraine sur la guerre

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